Soigner une dépression grâce à une psychothérapie
La dépression est une maladie psychique fréquente qui peut toucher tout le monde. Plus grave qu’une déprime passagère, la dépression ne peut pas se régler par la simple volonté et nécessite parfois l’aide d’un psychologue ou d’un psychiatre. Des solutions efficaces existent pour sortir de cet isolement et guérir de cette pathologie aux nombreuses complications.
Les mécanismes de la dépression
La dépression est un état de santé mentale pathologique caractérisé par une profonde tristesse, une diminution de l’estime de soi et un ralentissement psychomoteur. Ce qui distingue la dépression d’une baisse de moral est une différence de degré :
- La dépression dure plus de 15 jours avec un sentiment de tristesse toute la journée et presque tous les jours ;
- Elle amène des retentissements majeurs sur la vie de la personne (troubles du sommeil ou sexuels, baisse de la concentration et des performances intellectuelles, manque de perspective de vie…). Une dépression provoquera des difficultés dans les relations familiales et amicales mais aussi au niveau scolaire ou professionnel.
À retenir : Le deuil ne doit pas être confondu avec les dépressions même si les signes sont assez similaires.
Une personne qui perd un être cher va passer par trois phases : un épisode traumatique, une phase de repli et une phase de réorganisation. On considère que le travail de deuil est pathologique lorsque les symptômes sont toujours présents un an après le décès pour une personne adulte, et 6 mois après pour un enfant. Une prise en charge par un praticien dans le cadre d’une psychothérapie adaptée au patient est dans ce cas fortement conseillé et peut potentiellement éviter une hospitalisation.
Savoir dissocier les différents types de dépression
Le CIM-11 (Classement International des Maladies de l’OMS) présente les différentes formes de dépression existantes, de la plus légère à la plus incapacitante. Citons par exemple les troubles :
- Majeurs : en épisode isolé, ils peuvent être modérés à graves ;
- Récurrents bénins ou sévères. La personne a déjà subit précédemment au moins deux épisodes dépressifs ;
- Dysthymiques : ils se caractérisent par des affects dépressifs persistants (pendant au moins 2 ans) la plupart du temps. Chez les enfants et les adolescents, cela se caractérisera par une irritabilité constante. Chez les adultes, on constate notamment, un intérêt réduit dans les activités du quotidien, un désespoir face à l’avenir ou des insomnies et de la fatigue ;
- Bipolaires : il sont caractérisés par l’alternance de périodes dépressives et de périodes maniaques. Les épisodes maniaques se manifestent par une euphorie, une exaltation, une énergie accrue, une accélération du cours de la pensée et du flux verbal (logorrhée), une réduction du besoin de dormir, une impulsivité et une témérité amenant à des mises en danger ;
- Anxieux : Les signes dépressifs s’accompagnent d’une forte anxiété ;
- De la grossesse : durant les 9 mois de grossesse et après l’accouchement (dépression du post-partum à distinguer du « baby blues » qui reste transitoire). Compte-tenu de la singularité de la condition de la femme enceinte, il s’agit d’un trouble dépressif à part entière.
Quelles sont les causes de la dépression ?
La dépression résulte de l’interaction d’une multitude de facteurs :
- Génétiques : avoir un parent dépressif provoque un risque 2 à 4 fois plus important d’en être atteint. Bien évidemment, ce n’est pas systématique puisque cette vulnérabilité génétique devra rencontrer un vécu difficile ou un environnement défavorable pour se révéler ;
- Neurobiologiques : des dysfonctionnements ont été identifiés chez certains neurotransmetteurs, responsables de l’acheminement de la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine dans le cerveau. Un déséquilibre de la balance glutamate/GABA expliquerait l’altération de la neuroplasticité chez la personne avec l’incapacité de fabriquer de nouveaux neurones. Enfin, un déficit dans la régulation du système de réponse au stress chronique serait aussi en jeu ;
- Sociaux ou comportementaux : des problèmes financiers, le chômage et la précarité sont des sources de stress pouvant rendre dépressif. Le sevrage d’une substance addictive peut aussi causer un état dépressif ;
- Psychologiques : être un enfant non désiré, adultérin, avoir eu une enfance compliquée, souffert d’un manque d’amour familial ou subi des maltraitances, sont autant de situations créant des difficultés à l’âge adulte ;
- Santé physique : souffrir de douleurs répétées peut entrainer une dépression.
Pour une personne devenue dépressive suite à un divorce ou une perte d’emploi, l’évènement n’explique pas à lui seul l’apparition de la souffrance mais résonne avec des vulnérabilités passées.
Les symptômes de la dépression
Les symptômes d’une dépression varient d’un patient à l’autre. Cependant, les symptômes les plus souvent constatés sont :
- Une dégradation de l’élan vital ;
- Une absence de plaisir ou de désir (anhédonie) ;
- Une fatigue intense ;
- Des problèmes d’attention, de la concentration et de la mémoire ;
- Un sentiment de culpabilité ;
- Une humeur dépressive ;
- Une anxiété marquée ;
- De possibles envie suicidaires ;
- Des insomnies ou hypersomnies ;
- Des perturbations alimentaires (perte d’appétit et de poids ou, au contraire, hyperphagie avec prise de poids).
Quelle est la meilleure thérapie pour soigner la dépression ?
Lors d’une dépression légère à modérée, le soin par la parole peut être suffisant. En revanche, pour une atteinte majeure voire sévère, un traitement à base de médicaments accompagnera la thérapie.
Deux grandes approches sont particulièrement reconnues pour leur efficacité :
- La psychothérapie d’inspiration psychanalytique : basée sur l’étude de l’inconscient, ce type de psychothérapie accompagne le patient dans la recherche des causes en visitant les événements traumatisants de son existence. Lorsqu’elles sont conscientisées, ces causes offrent une opportunité de changement au patient en permettant de s’extraire des schémas répétitifs qui font souffrir ;
- La psychothérapie cognitivo-comportementale ou TCC : les TCC ne s’intéressent pas à la cause de la pathologie d’un individu dépressif mais vise plutôt à corriger les pensées et comportements indésirables par des apprentissages spécifiques. Comme son nom l’indique, cette thérapie travaille sur la cognition (les projections négatives de la personne comme la dévalorisation, la victimisation, le négativisme) et le comportement (apprendre à gérer ses émotions). Les thérapies cognitives et comportementales prennent la forme d’une thérapie d’acceptation et d’engagement, d’une thérapie d’activation comportementale, de la thérapie de pleine conscience Mindfulness ou encore de la psychothérapie de résolution de problèmes.
Vers quel spécialiste se tourner ?
Voici les praticiens habilités à prendre en charge une personne souffrant de troubles dépressifs :
⇒ Les psychologues
Le psychothérapeute est le premier interlocuteur lors de problèmes psychiques. Il n’est pas médecin et ne prescrit donc pas de traitement ni de médicaments. Titulaire d’un diplôme universitaire (Bac+5), cet expert du fonctionnement psychique exerçant en ligne ou en cabinet offre une écoute neutre et bienveillante à ses patients quelle que soit la situation.
⇒ Les psychiatres
Les psychiatres sont des médecins ayant suivis une spécialisation en psychiatrie. Il sont donc apte à prescrire un traitement médicamenteux. S’ils ne sont pas psychothérapeutes, les séances auront pour objectif d’établir un diagnostic et de traiter les troubles psychologiques et psychiatriques (prescription, réajustement, suivi des effets secondaires, etc.) Le psychiatre psychothérapeute pourra accompagner la personne par la parole et les médicaments. Généralement, un médecin prescrira des antidépresseurs de nouvelle génération et moins nocifs que les traitements d’autrefois.
Consulter un psy en ligne ?
Afin de faciliter la démarche, il est possible de solliciter un psychologue en ligne. Cela vous permet de bénéficier d’un accompagnement psychologique de qualité, en toute discrétion, tout en restant dans l’intimité de votre intérieur. Que vous viviez à Paris ou en province, cette première écoute constitue un soutien nécessaire pour sortir du mal-être.
Mettre toutes les chances de son côté
Parallèlement au traitement mis en place, il est recommandé de lutter contre la tendance naturelle à la solitude en maintenant une activité quotidienne suffisante et en veillant à :
1) rester en contact avec sa famille et ses amis ;
2) conserver des horaires de lever et de repas réguliers ;
3) s’occuper de soi : faire sa toilette, s’habiller, se coiffer et ne pas trainer en pyjama ;
4) faire de l’exercice physique ;
5) se promener dans la nature ;
6) ne pas boire de l’alcool ni consommer de substances illicites.